Chapitre X

 

LA MORT ET SON APPROCHE

 

 Nous le savons, rien n’interdit aux scientifiques de tous bords d’assumer à la fois recherche spirituelle et recherche purement scientifique.

Heureusement pour l’humanité, à mesure que les découvertes se font plus précises dans le domaine de la métaphysique et des phénomènes extraordinaires qu’elle engendre, les esprits bornés au "matérialisme obligé " se verront contraints de tenir compte de ces nouvelles hypothèses de travail qui induisent sans conteste la notion d’osmose de l’homme par sa matière, et au-delà de sa matière.

Nous qui ne sommes qu’à peine à la limite des parapsychologues " amateurs ", nous avons sans doute dépassé le stade de l'hypothèse en raison d’une foi expectative en la " survie " après la mort, mais nous nous sentons quelque part rassérénés et plus confiants dans l’avenir de l’homme lorsque de telles recherches sont menées dans un pur esprit de compréhension du fonctionnement de l’être humain.

Si toutefois ces hypothèses semblent à merveille (et surtout " rationnellement ") expliquer partiellement les effets produits par les médiums, qu’advient-il de cette notion de " vie " après la mort ? Et qu’est-ce encore que la mort ?

 La mort est déclarée, par les scientifiques, le seuil de cessation définitive de la conscience. Là, plus de science donc. Chasse gardée de la religion, ou domaine électif de " l’initiatique ". Seulement, il y a dans, la mort, à sa lisière ou durant sa traversée, des faits observables. Mais pour quel champ de conscience... Qui ou quel est le sujet de la mort ?

 Une évidence frappe : Si il est une source d’inspiration à laquelle toutes les civilisations sont venues puiser, c’est bien cette mort qui nous attend tous Nous voulons dire par là, et aussi, le dialogue avec les mourants, l’observation intime de l’agonie.

Pour toutes ces civilisations, les agonisants ont été, semble t-il, des inspirateurs privilégiés. De ce qu’ils parvenaient à communiquer aux vivants, ceux-ci tiraient un savoir, des croyances, un mythe. Sur ce mythe, ils bâtissaient ensuite des rites, un art, une vision du monde.

Pour toutes les civilisations (sauf la nôtre pour beaucoup de raisons), l’homme occidental moderne s’est peu à peu détourné de cette source universelle d’inspiration au point de l’oublier. Se produit alors une inversion majeure... Jusque-là, lorsque quelqu’un venait de mourir, on était content de pouvoir dire :

" Mais rassurez-vous, il a eu le temps de se préparer et de la voir venir ".

Désormais, c’est du contraire dont on se réjouit :

"Qu’une chose au moins vous console: il est mort et ne s’est rendu compte de rien".

Fantastique et apparemment définitive inversion… Or, fait extraordinaire, cette inversion est en train de s’inverser à nouveau.

Parti des Etats-Unis, un vaste mouvement de réhabilitation de l’écoute des mourants et de préparation à la mort s’est levé sur l’Occident.

Il semble impossible aujourd’hui de prédire les conséquences incalculables qu’un tel mouvement peut avoir sur notre culture et nos systèmes de croyances (scientifiques ou spirituels).

Mais son ampleur est déjà suffisante (350.000 cours, conférences, ateliers, séminaires consacrés à cette étrange écoute, pendant la seule dernière année aux Etats Unis et maintenant en Europe), pour nous autoriser à esquisser quelques grandes lignes caractéristiques du phénomène...

S’instruire et apprendre des mourants.

Malgré de trompeurs étalages médiatiques, l’individu moderne s’était à ce point coupé de la mort qu’il avait fini par la considérer comme une maladie, s’interdisant de ce fait tout rapport avec les mourants.

La maladie est forcément relative:

" Ca ira mieux... " 

La mort, elle, est absolue:

"C’est fini".

Il a fallu, pour lever ce tabou, une démarche pragmatique. C’est par humanisme et par compassion que des médecins ont commencé, voici une bonne vingtaine d’années, à renouer le dialogue rompu, s’insurgeant contre le mépris imbécile (car auto/punitif et indigne) jeté sur l’individu en stade " terminal ". Or l’agonie ne constitue pas un bloc.

C’est un processus extraordinairement différencié. On distingue, schématiquement, cinq stades qui vont vite devenir des classiques :

" Je ne vais pas mourir" 

La colère,  

Mais qu’ai je fait à Dieu, nom de... ""

Le marchandage,

"Docteur, faites que je tienne jusqu’au retour de mon fils"

La dépression, (Le mourant est son propre deuil, et sombre dans une sorte de léthargie).

L’acceptation , (le mourant va si l’on peut dire, " bien "; )

Dans un étrange retournement de situation, c’est lui qui communique à présent de l’énergie à ses accompagnateurs. L’importance des cinq stades est relative, dans son ordre de succession : On n’atteint généralement pas l’acceptation sans être passé, par exemple, par la colère.

Les mourants restent souvent bloqués à l’un des stades intermédiaires… Ce qui n’est pas sans rappeler d’autres blocages à d’autres stades, décrits par la psychanalyse.

L’objectif de l’accompagnateur est d’aider le déroulement harmonieux des différents stades suivant une technique qui rappellerait presque le divan du psychanalyste, il s’agit surtout d’écouter… La qualité de cette écoute est essentielle. Le mourant devient hypersensible à la "métacommunication  périphérique". Il est impossible, sinon très difficile de le tromper. Un accompagnateur qui n’aurait pas lui-même, peu ou prou, réglé  son problème avec la mort s’interdirait toute efficacité.

Par cet accompagnement du mourant dans son dernier voyage, le " volontaire " tente ainsi d’exorciser sa propre peur de la mort, la " vivant " en quelque sorte par anticipation.

Expériences et observations sur les analyses de la mort " temporaire "

Nous avons vu les cinq phases essentielles recensées lors de la mort. Mais, pour mieux comprendre le déroulement du phénomène vécu de l’intérieur, il est nécessaire de s’intéresser aux travaux du docteur Moody, américain, professeur de psychologie, devenu médecin psychiatre, passionné depuis plus de vingt ans pour les expériences de " mort temporaire " et qui travaille avec un groupe de chercheurs cardiologues, psychologues et sociologues.

Il s’agit en quelque sorte de personnes ayant été déclarées cliniquement mortes (ou en comas dépassé), et qui sont revenues ensuite à la vie.

Le docteur Moody en a interrogé des centaines et a pu ainsi grâce à ces témoignages, établir un certain nombre de paramètres communs à toutes ces expériences.

Nous nous refusons à les considérer comme preuve irréfutable de l’existence de la vie après la mort, cependant il est important de les considérer avec beaucoup d’attention avant de renier toute possibilité d’existence de l’au-delà

Les étapes définies par le professeur Moody sont une pierre à l’édifice de la foi, basée bien entendu et avant tout, sur une expérimentation toute personnelle. Il a défini quinze étapes essentielles lors de ses expériences avec la mort : (pourquoi pas de voyages dans l’au-delà, avec retour à la vie)

1 - L’expérience est essentiellement ineffable, indicible.

2 - L’individu se croit mort.

3 - Un immense sentiment de paix l’envahit.

4 - Des bruits étranges lui parviennent il ne sait d’où.

5 - Il a l’impression de sortir de son corps; flotte en l’air, il se voit de l’extérieur dans le décor où  il a perdu conscience .

6 - Soudain, il se sent attiré par un vide sombre.

7 - Des figures d’amis ou de parents décédés lui apparaissent.

8 - Il aperçoit au bout d’un tunnel une lumière blanche et dorée,  dégageant une formidable radiation d’amour.

9 - Ses souvenirs les plus anciens remontent à sa conscience, qui n’a jamais été aussi limpide; il revoit toute sa vie défiler dans son esprit.

10 - Quelque chose l'arrête; il comprend qu’il lui va falloir rebrousser chemin.

11 - En un éclair, il se retrouve dans son corps.

12 - Il veut raconter son aventure mais personne ne le croit

13 - Il se rend compte que son échelle de valeur a changé. Les détails de sa vie comptent désormais davantage que les grandes lignes, et les relations avec les autres deviennent prioritaires par rapport à l’acquisition de biens matériels. En un mot, le " survivant " devient un être plus spirituel.

14 - Il n’a plus peur de la mort, persuadé dorénavant de posséder une âme immortelle.

15 - Chaque fois qu’une vérification a été possible, en particulier sur la cinquième étape, Moody assure que les récits se sont avérés exacts. De toute façon, précise le psychiatre, quiconque a personnellement rencontré un cas de ce genre " revenu à la vie ", surtout s’il est allé jusqu’au bout de l’expérience, en sort définitivement convaincu.

De toute façon précise le psychiatre, quiconque a personnellement rencontré un cas de ce genre "revenu à la vie", surtout s'il est allé jusqu'au bout de l'expérience, en sort définitivement convaincu. Et, d’une certaine manière, on trouve ici matière à réflexion permettant de désacraliser le phénomène de la mort. On pourrait donc presque affirmer, que les accompagnateurs cherchent avant tout une réponse à leurs propres questions sur " le grand passage ", au-delà de l’humanisme et de l’amour qui ressort de leur démarche.

- La première remarque que l’on peut faire sur " l’expérimentation " codifiée et classifiée par Moody, c’est qu’ailleurs de nombreux sujets " témoins " sont sortis traumatisés de cette épreuve. On est loin des étapes de refus et de négation violente de la mort dans le cadre de l’agonie. Bien au contraire on parle ici de bien-être, de sentiment, de paix et d’amour.

- La seconde remarque importante est cette foi irréversible des " survivants " en l’existence d’un au-delà, même s’ils sont en général incapables d’en donner une quelconque description.

- La troisième et dernière remarque concerne tout particulièrement le point numéro 13 où l’échelle des valeurs change pour l’individu. Il devient moins matérialiste et plus spirituel, comme si son voyage lui avait communiqué une sorte de savoir diffus...

Ces trois points essentiels nous permettent de faire un rapprochement indiscutable entre ces expériences de " retour à la vie " et les expériences vécues par les médiums en décorporation.

Beaucoup de points communs, en effet, apparaissent dans ces récits qui sont faits par les uns et les autres, et ce, tant au niveau du vécu dans les faits que dans le désintérêt matérialiste qui les caractérise.

On peut s’interroger pour savoir si cette évolution ou élévation de l’individu (qui a pénétré des sphères inconnues pour la majorité des êtres humains), est la conséquence d’une prise de conscience de l’immortalité de l’âme ou une information donnée " secrètement " à ces voyageurs de l’étrange...

Donc, les médiums, lors d’une décorporation, vivraient une sorte de " mort en transit " ?.

Voilà la grande question sur la nature " physique " des sorties médiumniques. Puisque l’on admet que le médium parvient à communiquer avec des " disparus ", on est forcé d’admettre, par voie de conséquence, qu’il est capable de pénétrer un monde parallèle ou " des entités, esprits ou empreintes " y subsistent.

Il y aurait donc, entre les entités " survivants désincarnés " et les médiums, une communauté presque conviviale de " lieu ", ou du moins de "réception".

Si on peut parler d’une forme d’immortalité en ce qui concerne l’empreinte, peut-on parler de même, en ce qui concerne les particules d’énergies qui les a engendrées ?

Nous savons que l’énergie universelle est indestructible, puisqu’elle est l’essence de toute création.

D'après les entités, l’énergie (même régénérée) conserve les traces (ou réminiscences) des vies qu’elle animait auparavant.

Il ne s’agit donc pas réellement de notion karmique, cycle d’évolution, mais de réminiscence plus ou moins utile permettant ou non la prédisposition à l’évolution des individus qu’elle engendre avec plus ou moins de réussite. Cette énergie ayant un cycle pendant lequel évoluera une succession aléatoire de vies sans véritable fil conducteur.

Il faut donc bien préciser que l’empreinte existe toujours dans son intégrité particulière et individuelle, même si l’énergie est réincarnée, engendrant de ce fait un autre être humain (homme ou femme, noir, blanc, jaune ou métis etc.) bien particulier, donc bien différent dans son identité personnelle.

 

Avec ce concept, peut-on encore parler de la notion d’enfer ou de paradis, de karma ou d’évolution terrestre continue ?
Est-on récompensé d’une vie d’amour et de bonté, ou puni d’une vie égoïste et nuisible ?

 Nous dirons que la seule récompense est la tranquillité d’esprit de l’empreinte, qui, consciente de son existence, et de sa transparence aux autres empreintes dans la totalité de son vécu n’a eu que peu ou prou de reproche à se faire de son vivant, comprenant vite et aussi que rien de sa vie, (en bien ou en mal) ne pourra être caché aux entités en présence.

Ce ne sont pas les entités qui jugerons l’arrivant, mais l’arrivant qui se jugera lui-même par rapport aux regards que porteront sur lui les entités.

La nudité de son esprit et de son âme ne pourra rien cacher de ce qu’il fut, ou de ce que furent ses secrets les plus intimes. N’oublions pas que " là-haut ", la communication ne se transmet plus par le langage, mais par le décryptage universel des psychengrames émis… (Emotions, sentiments, pensées etc.) En quelque sorte, sa récompense est la sérénité qu’elle tire des actes de sa vie passée… Par contre, la punition est la prise de conscience de l’inutilité des actes négatifs commis de son vivant. Il s’agit alors d’une forme d’expiation… Cela, pour ceux qui savent qu’ils ne tarderont pas à mourir ont comme un sixième sens qui leur ramène en mémoire tous les souvenirs passés importants de leur vie. Ce qui devient le plus souvent pour eux les sujets de méditations ou de discussions les plus importants...

De même que pour la notion de cycle karmique évoqué plus haut, on peut penser que la notion de récompense ou de punition a été introduite par les " initiés " à l’origine des courants religieux, de façon à fixer des règles de morale, outils de pouvoir, mais aussi sécurité des faibles face aux puissants; principalement sous l’aspect économique, politique, et autres formes de domination.

En fait, selon les données énoncées par les entités, le seul jugement, le seul valable et réellement vécu par l’homme, c’est le jugement des autres pour ce qui le concerne, avant comme après sa mort; à la différence qu'il ne peut plus rien cacher de ses actes, fussent t'ils bons ou mauvais… L’évolution est un choix dans lequel l’homme est entièrement responsable de lui même qui possède son libre arbitre intégral. Nous le verrons plus loin, l’évolution (dans tous les cas inéluctable), est une nécessité vitale quant à l’ensemble de l’humanité, ce qui explique que par la voie médiumnique certains hommes sont " choisis " pour délivrer le message de cette nécessité pour aider l’humanité entière à se retrouver sur une voie de recherche positive plus civilisatrice, et pour éviter l’isolement dans la régression.

Celui qui évolue se doit de rayonner, donc de partager et de communiquer le résultat de ses recherches non pas pour imposer des préceptes établis, mais pour créer et développer un vaste mouvement d’osmose, un état d’esprit et surtout une prise de conscience individuelle pour devenir collective, seule issue favorable à l’évolution de toute l’humanité. Cela veut dire, au premier chef, qu’un individu doit se construire un état d’esprit particulier pour devenir un chercheur selon l’ouverture dont nous avons analysé les effets précédemment, mais aussi un comportement positif générateur de réactions positives pour la communauté. Au-delà de l’autosatisfaction tirée par l’individu de par son comportement positif, c’est-à-dire une forme de sagesse et de sérénité, l’influence de sa positivité va s’étendre sur son entourage immédiat, voire pour les plus évolués, sur un public plus large qui pourra prendre ceux-ci comme modèles de vie. Quoi qu’il arrive, les pensées émotionnelle de chacun sont perçues d’une façon ou d’une autre, et seules les positives pourront créer l’effet d’osmose et de communication " intelligente " que l’être humain responsable doit rechercher.

Pour résumer, nous pouvons dire que l’évolution ne correspond pas seulement à un enseignement reçu, mais aussi et surtout à des actes, une mentalité, un comportement adéquat visible dans la vie quotidienne. Les observations que le chercheur pourra faire quant aux interactions qui se dégageront de ses émissions de pensées positives seront non seulement une sorte de récompense de ce comportement, mais également un enrichissement expérimental essentiel à la poursuite de ses travaux.

 

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